Carole, quel est ton parcours ? D’où te vient cette envie de porter ton projet Mado M’a dit ?
J’ai débuté en tant qu’animatrice ce qui m’a permis de découvrir le milieu de l’éducation spécialisée dans le milieu du handicap et m’a donné l’envie de passer mon diplôme d’état de monitrice éducatrice à l’âge de 23 ans. J’ai travaillé d’abord en Institut Médico-Educatif auprès de jeunes en situation d’handicap léger avec comme support d’activité la gestion d’un atelier créatif en vue de la préparation au travail protégé puis auprès de jeunes autistes et aux troubles associés. J’ai ensuite travaillé en structure d’accueil d’urgence pour mineurs étrangers isolés. C’est au cours de cette expérience que j’ai pris conscience que j’avais besoin de quitter le lieu institutionnel afin de mettre en adéquation mes valeurs et mon projet professionnel.
La récup’ et la créativité c’est une affaire de famille ! Que ce soit ma maman, ma grand-mère ou encore mon grand-père, tout la famille est branchée récup ! Ma maman m’a appris très tôt à savoir faire avec ce qu’on a. J’ai créé ma 1ère collection de bijoux confectionnés à partir de T-shirts recyclés en 2012 et ai fait un 1er marché de Noël au Poiré sur Vie en 2014 où j’ai eu de très bons retours. Dès 2016, l’idée d’une recyclerie créative a germé.
Mado M’a dit késako ?
Depuis 2016, le projet a évolué. Mado M’a dit est d’une part une association qui propose des ateliers de savoir-faire autour d’une démarche zéro déchet et de la création. Elle a notamment vocation à faire des interventions auprès d’institutions sociales. A partir de septembre, 4 jeunes en situation de handicap mental viendront confectionner sur place au Village de la Vergne des accessoires de mode et déco à l’occasion d’ateliers créatifs. Leurs créations seront vendues à différents moments de l’année, l’idée étant que les recettes issues des ventes permettent à l’institution de poursuivre le partenariat l’année suivante.
D’autre part, je souhaite coupler au projet associatif de Mado M’a dit une entreprise qui me permettra la vente de mes propres créations issues du réemploi c’est-à-dire le détournement d’objet considérés comme déchets pour en faire des créations originales : des bijoux, des petites collections de vêtements (une chemise pour homme qui devient une jupe), des attrape-rêves, des accessoires mode & déco (coussins, poufs…)
Ce projet est très enthousiasmant et me permets de cultiver ma créativité : je dois m’adapter à la matière que je récupère !
Pourquoi as-tu choisi de te lancer au sein du Village de la Vergne ?
C’est au cours d’un entretien d’embauche dans mon ancien secteur qu’on m’a parlé du bouillonnement du Village de la Vergne ! Ce qui m’a séduit dans ce lieu collectif c’est le partage de différentes énergies, le fait de construire avec nos projets personnels un projet global qui s’inscrive dans la consommation responsable.
Je me suis installée en mars, j’ai de la chance car mon local a été fait sur mesure par les bénévoles et j’ai pu participer aux travaux cela a permis de créer du lien !
Depuis mai dernier, tu es devenue administratrice de la SCIC La Vergne, peux-tu nous en dire un peu plus ?
En tant qu’habitante du Village, il me semblait essentiel de prendre part au projet de la SCIC, c’est stimulant de voir toutes ces énergies au service de ce projet collectif, on a envie de faire sa part, de préparer la relève. C’est un véritable défi car j’ai mon propre projet à monter toutefois, j’ai la conviction que nos projets individuels et le projet global ne vont pas les uns sans l’autre. J’ai également la volonté de participer à l’animation du lieu en organisant des événements autour du réemploi.
+ d’infos : Pour découvrir les jolies créations pleines de sens de Mado M’a dit, consultez la page facebook. Cet été Mado M’a dit propose des ateliers, n’hésitez pas à vous inscrire :